Soudan du Sud : la catastrophe
Soudan du Sud : la catastrophe
Rappel du contexte
Après 6 ans de guerre civile ayant fait plus de 400 000 morts et des millions de personnes déplacées, un accord a enfin été trouvé en février 2020 entre les 2 principales ethnies rivales, les Dinkas, d’où est issu le président Salva Kiir, et les Nuers, d’où est issu le désormais vice-président Riek Machar, ancien chef rebelle.
La situation a pu se débloquer suite à des sanctions américaines de plus en plus importantes.
Depuis est formé – enfin – un gouvernement d’union nationale.
Mais les problèmes demeurent nombreux et graves.
Des experts de l’ONU dénoncent la stratégie de la faim utilisée comme arme de guerre
En septembre, des inondations dues à des pluies torrentielles, que le Sahel a également vécues, ont affecté 700.000 personnes au Soudan du Sud.
Cela a encore augmenté la faim sur la population, et laissé des centaines de milliers de personnes sans abri.
Les différentes agences de l’ONU aident de leur mieux la population.
La faim et la malnutrition étaient déjà des problèmes majeurs : près de 6,5 millions de personnes – plus de la moitié de la population – étaient confrontées à une grave insécurité alimentaire au plus fort de la saison de la faim il y a quelques mois.
Et la Covid-19 a aggravé la situation. Le nombre de personnes ayant maintenant besoin d’aide humanitaire est de 7,5 millions.
La Commission des droits de l’homme au Soudan du Sud dénonce que la faim est utilisée comme une méthode ou une arme de guerre.
Privation de nourriture ou pillage par les soldats.
Cette arme est par exemple utilisée pour « punir les communautés qui ne s’alignent pas, comme dans le cas de Jonglei », a déclaré la Présidente de la Commission, Yasmin Sooka.
Résultat : encore plus de déplacements de civils, qui ont déjà tant souffert des combats et exactions pas si anciens.
Une corruption énorme, des problèmes graves
L’ONU s’inquiète de l’enlisement de la situation.
Les retards menacent la paix : Assemblée nationale pas encore constituée, lois nécessaires pas encore adoptées, préparation de la nouvelle Constitution à l’arrêt, l’armée nationale empêche les casques bleus de rejoindre des communautés en difficultés…
Et il y a encore des violences : dans l’État de Jonglei, les violences intercommunautaires des derniers mois ont fait 600 morts et 160 000 déplacés.
De plus, la Commission onusienne des droits de l’Homme a accusé des politiciens de hauts rangs et des bureaucrates d’avoir détourné des dizaines de millions de dollars.
L’ONU dresse un bilan très critique de l’état des droits de l’homme
Corruption endémique, violences, criminalité politique…
Non seulement l’élite se bat pour le contrôle des ressources en pétrole et en minerais, mais les soldats ont l’opportunité d’enlever et violer des femmes à la place de leurs salaires.