Mexique : les journalistes pris pour cible, et la corruption est massive
Mexique : les journalistes pris pour cible, et la corruption est massive
Rappel du contexte
Le Mexique est l’un des pays les plus dangereux du monde : quasiment 300.000 meurtres ont été recensés depuis 2006, année du début de l’offensive fédérale contre les cartels de la drogue.
Plus de 26.000 meurtres liés au crime organisé ont été commis en 2019.
Ce fléau de la corruption
Washington demande à Mexico de « déclarer la guerre » aux cartels.
Mais leur puissance financière leur permet de corrompre de nombreux responsables politiques.
Une nouvelle vient d’ailleurs de tomber : l’ancien ministre mexicain de la Défense Salvador Cienfuegos (2012-2018) a été inculpé aux Etats-Unis de trafic de drogue et de blanchiment d’argent, entre décembre 2015 et février 2017, alors qu’il était ministre.
En échange d’argent, ce ministre protégeait au Mexique un puissant cartel de la drogue.
Mais la justice au Mexique dit ne pas avoir d’informations sur le sujet.
Le président mexicain est indigné alors qu’il affirme vouloir lutter contre ces cartels très violents et contre la corruption.
De plus, en décembre dernier, avait été arrêté aux USA l’ancien secrétaire à la Sécurité publique mexicaine Genaro Garcia Luna, accusé d’un vaste trafic de drogue entre Mexique et USA.
La violence est terrible et infinie
Le Mexique bénéficie déjà d’une vaste assistance sécuritaire américaine.
L’offensive menée depuis 2006 avec l’aide de l’armée mexicaine a contribué à fragmenter les cartels en cellules délictueuses plus petites et plus violentes, qui pratiquent également vols, rackets et enlèvements.
Plus de 40.000 personnes sont portées disparues au Mexique, pour la plupart victimes de la violence liée au narcotrafic. Des charniers contenant parfois plusieurs centaines de cadavres sont régulièrement découverts.
Ciudad Juarez (nord), est la capitale mondiale du meurtre.
Règlement de comptes entre gangs, opérations militaires contre les cartels ou balles perdues, ici la mort frappe n’importe quand, n’importe qui.
Informer sur les cartels devient impossible
Depuis 2017, au moins 25 professionnels des médias ont péri au Mexique, tués en raison de leurs enquêtes sur la corruption et le crime organisé.
Les mafias ont corrompu les autorités liées au gouvernement.
Toute cette criminalité musèle les rédactions, qui pratiquent l’autocensure.
La collusion est telle entre les cartels et les institutions, que l’on voit même la police municipale attaquer des journalistes.
Même publier sur les réseaux sociaux est dangereux.
De plus, le président de la République lui-même dénigre et méprise ouvertement les journalistes, après avoir coupé les subventions aux médias.
Et il est courant que des fonctionnaires agressent ou commandent les agressions de journalistes.
Sources: AFP, ONU, RFI
Horrible Ouffff