Turquie : crise économique, armement des salafistes, opposants en prison…

Turquie : crise économique, armement des salafistes, opposants en prison…

 

Libérer la mosquée de Jérusalem

 

La Turquie a un ton martial, son président faisant régulièrement des références à l’ancien empire ottoman.

Autrefois proche d’Israël, les relations se distendent, alors que le président Erdogan souhaite un jour « libérer » la mosquée al-Aqsa à Jérusalem.

 

La Turquie est à l’offensive en Libye, en Irak contre le parti kurde terroriste PKK, en Syrie, contre la Grèce et Chypre, souhaite jouer un rôle au Liban, au Yémen, et soutient militairement l’Azerbaïdjan en guerre contre l’Arménie.

 

 

Répression en Turquie

 

Par ailleurs, la répression se durcit à l’intérieur même de la Turquie contre les opposants, notamment contre les Kurdes et des avocats. La Turquie est régulièrement accusée par les ONG de porter atteinte à la liberté de la presse en arrêtant des journalistes et en fermant des médias.

 

Le pays est classé à la 154e position sur 180 à l’index de la liberté de la presse publié par RSF.

Dernier tourment en date, un procureur a ordonné la saisie des biens et requis jusqu’à 35 ans de prison contre le journaliste exilé Can Dündar pour ses révélations concernant les camions d’armes envoyés par la Turquie aux groupes djihadistes en Syrie.

 

Un groupe de 11 figures internationales de défense de la liberté de la presse, du journalisme et des droits de l’homme vient par ailleurs de terminer une visite en Turquie.

Son constat est accablant, dénonçant notamment un contrôle croissant de l’État sur les médias, et des emprisonnements de journalistes indépendants.

 

En septembre 64 journalistes ont comparu devant les tribunaux turcs, avec de nombreuses condamnations pour « terrorisme, espionnage et outrage envers des représentants de l’État ».

Le système judiciaire est devenu un instrument pour sévir contre les critiques de l’État.

 

Même les réseaux sociaux sont sous contrôle.

Par-dessus le marché, le gouvernement met la pression sur la Cour constitutionnelle turque, dernier rempart de la liberté de la presse, qui est garantie par la Constitution.

 

 

L’idée d’une renaissance ottomane ne plaît pas à tous…

 

Erdogan utilise la guerre, le nationalisme et l’idée de faire renaître l’Empire ottoman afin de faire oublier à son peuple la crise économique, le chômage, l’inflation, le chaos démocratique, faisant emprisonner tant d’opposants politiques.

 

Ses visées expansionnistes lui mettent à dos plusieurs pays arabes qui en retour se rapprochent d’Israël. Le président américain se félicite notamment de la normalisation récente entre Israël et les Emirats arabes unis.

 

Le président turc recherche ardemment des hydrocarbures, en Méditerranée orientale entre autres, afin de redresser l’économie du pays.

Et il veut masquer aux Turcs, par la rhétorique guerrière, les nombreuses difficultés notamment liées au Covid-19 et à l’effondrement de la monnaie.

 

Sur 3 fronts (Libye, Syrie et maintenant Azerbaïdjan/Arménie), la Turquie défie la Russie, et l’on se demande quelle sera la réaction de son président fin stratège Vladimir Poutine.

 

 

Vers une guerre civile en Turquie ?

 

Il faut noter aussi que le président Erdogan cherche à islamiser le pays, en favorisant massivement le culte musulman, mais aussi en taxer fortement l’alcool.

Résultat, la production clandestine en Turquie s’est développée, et l’alcool frelaté a fait 44 morts en une semaine.

 

La police turque a annoncé avoir, depuis le début de l’année, mené près de 1500 opérations contre la fabrication d’alcool de contrebande.

Par ailleurs, des rapports font état d’une augmentation de l’armement privé parmi les groupes salafistes turcs, ce qui est inquiétant au sujet de la paix sociale en Turquie.

 

Mais beaucoup de civils achètent également des armes.

D’autre part, la communauté protestante est dans le viseur de l’État : depuis deux ans, des dizaines membres de la communauté protestante de Turquie ont été sommés de quitter le pays au motif qu’ils constitueraient une « menace pour la sécurité nationale ».

 

 

 

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